Lorsqu’on observe un aquarium, on peut avoir l’impression que les poissons qui s’y trouvent ne font rien, si ce n’est quelques bulles et quelques mouvements de temps en temps…
De même, celui qui ne connaît pas le monde de la Torah peut se dire, en entrant dans une Yéchiva: « Mais que font tous ces jeunes-hommes, à rester assis toute la journée, au lieu d’aller travailler ?!
Leurs grands-pères étudiaient la Torah, leurs pères étudiaient la Torah… Et maintenant, ce sont eux qui se mettent à cette étude !
Mais combien de temps peut-on rester à étudier la Torah ?? Il faudrait qu’ils soient ACTIFS, qu’ils sortent travailler ! »
Et effectivement, pour reprendre l’image de l’aquarium, si on sort un poisson de l’eau, il paraîtra beaucoup plus vivant que lorsqu’il se trouvait dans l’eau. Il s’agitera beaucoup plus. Mais est-ce pour autant une bonne solution ? Est-ce vraiment là que le poisson va « enfin commencer à vivre » ? Certainement pas ! C’est, au contraire, au moment où il sort de l’eau qu’il commence à mourir… Car y a-t-il, en effet, un poisson qui peut véritablement vivre hors de l’eau ?
De même que l’eau est vitale pour le poisson, la Torah est vitale pour tout juif. Et même si ceux qui ne sont pas dans la Torah peuvent donner l’impression d’être plus vivants, plus actifs, cette réussite apparente est loin d’en être une. Car elle ne pourra être que de courte durée…
Si on ne regarde que superficiellement un homme qui étudie la Torah, il peut sembler inactif et, à la limite, inutile.
Et pourtant, c’est sur lui que le monde repose. C’est lui qui vit véritablement, puisqu’il est en accord avec sa véritable identité, avec sa spiritualité.
Il étudie discrètement, et peut-être qu’aucune personne n’a conscience de tous les efforts qu’il fournit pour cette étude, jour après jour, inlassablement… Cependant, sa pensée, sa fidélité, sa vérité, portent l’univers tout entier.